L’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) a réalisé un rapport sur l’énergie éolienne et la protection des chauves-souris afin que l’industrie éolienne (rapport complet – en anglais seulement), les décideurs politiques et les autres intervenants concernés disposent d’une stratégie scientifique et écologique pour favoriser la production d’énergie renouvelable tout en limitant autant que possible les éventuelles répercussions sur les chauves-souris. Dans ce rapport, le lecteur trouvera un résumé complet et objectif des connaissances scientifiques et concrètes acquises au fil des dernières décennies sur les chauves-souris et l’énergie éolienne. Grâce à ce rapport, l’industrie éolienne et les intervenants concernés devraient être mieux à même de prendre des décisions en s’appuyant sur des méthodes durables et scientifiques quant à la sélection du site des éoliennes et à l’atténuation des répercussions sur les chauves-souris.
Les mortalités de chauves-souris sont causées par divers facteurs d’origine humaine ou naturelle, entre autres la perte d’habitat, les contaminants environnementaux, les maladies, les pratiques forestières et les collisions avec des structures telles que les éoliennes. L’industrie éolienne a pris des mesures pour éviter ou réduire le plus possible les mortalités de chauves-souris durant la planification et l’opération des parcs éoliens. Elle compte aussi poursuivre sa collaboration avec les organismes fédéraux et provinciaux pour définir des mesures pratiques et efficaces d’évitement, de réduction et d’atténuation des répercussions sur les chauves-souris.
Éléments du rapport
Objectifs
Dans plusieurs provinces et territoires canadiens, les organismes de réglementation ont pris des mesures pour établir des lignes directrices et des protocoles en vue de réduire au minimum les répercussions sur les chauves-souris. Bien qu’il soit tentant d’instaurer des stratégies d’évitement et de réduction normalisées, ces lignes directrices reposent souvent sur les résultats d’une poignée d’études préliminaires réalisées aux États-Unis ou dans d’autres régions où les conditions écologiques sont différentes.
Ce rapport présente aussi de l’information à jouret une stratégie de gestion adaptative qui intègre de nouvelles recherches et de nouvelles technologies à l’élaboration de stratégies efficaces. Ses objectifs sont les suivants :
- Faciliter des échanges politiques fructueux et des plans d’atténuation souples dans l’ensemble du pays
- Offrir des options d’évitement, de réduction et de compensation pour diverses situations
- Améliorer l’information disponible pour favoriser les décisions stratégiques fondées sur des données scientifiques
- Appuyer la mise à jour et la révision des lignes directrices provinciales et fédérales liées aux chauves-souris et à l’énergie éolienne
Principales conclusions
Les mesures d’évitement mises en œuvre durant la sélection du site et la construction peuvent réduire les risques pour les chauves-souris et doivent être évaluées en parallèle avec d’autres facteurs liés à la sélection du site. Les recommandations et les pratiques exemplaires concernant les mesures d’évitement durant la phase de développement reposent sur l’histoire naturelle de l’animal et les résultats des relevés. Ces mesures sont plus efficaces lorsqu’elles permettent une certaine souplesse. Il faut toutefois poursuivre les recherches pour mieux définir leur efficacité.
Les nouvelles technologies de dissuasion sont prometteuses pour ce qui est d’éviter ou de réduire les effets sur les chauves-souris durant l’opération. Parmi elles, les dispositifs acoustiques ont fait l’objet de la mise à l’essai la plus poussée, suivis des revêtements texturés et des systèmes d’éclairage à faibles rayons UV.
Le secteur et les intervenants concernés ont l’occasion d’évaluer ensemble le potentiel des nouvelles technologies de surveillance et de systèmes intégrés en vue d’éviter ou de réduire les répercussions sur les chauves-souris durant la sélection du site et l’opération. Les dispositifs anticollision, infrarouges et d’identification des espèces sont au stade de mise à l’essai et peuvent être intégrés aux systèmes de dissuasion et d’évitement.
Même si le bridage (arrêt de la production d’énergie quand le vent atteint une certaine vitesse) permet de réduire le taux de mortalité des chauves-souris, la vitesse et les conditions optimales restent à définir, surtout en ce qui concerne les avantages engendrés par l’augmentation de la vitesse du vent de démarrage à plus de 4,5 m/s ou l’intégration d’autres paramètres environnementaux dans le bridage.
L’élaboration des protocoles de suivi du taux de mortalité et des estimateurs se poursuit, et la souplesse est de mise pour déterminer les méthodes qui conviennent à chaque programme de suivi,. Le secteur éolien et les organismes de réglementation peuvent continuer à collaborer pour garantir la compatibilité des estimateurs et des protocoles de recherche et pour étudier les nouvelles méthodes d’estimation, qui gagnent en fiabilité.
Dans certains cas, il peut y avoir lieu de recourir à des mesures de compensation, et il faut impérativement faire preuve de souplesse pour élaborer des programmes efficaces de protection des chauves-souris. La protection et l’amélioration de l’habitat, la réduction des effets du syndrome du museau blanc et les banques de conservation peuvent être des outils efficaces (qu’il faudra toutefois étudier davantage) pour atteindre des objectifs de protection à grande échelle.
La gestion adaptative est un processus d’apprentissage itératif qui permet d’améliorer l’efficacité des mesures de protection des chauves-souris et de réduire les incertitudes scientifiques au fil du temps. Les stratégies d’atténuation et de suivi deviendront plus ciblées, plus rentables et plus avantageuses pour les chauves-souris.
Ressources
- La société d’experts-conseils en environnement DNV GL a été mandatée pour produire, en collaboration avec Natural Resource Solutions inc. (NRSI), un rapport sur l’énergie éolienne et la protection des chauves-souris (résumé) et son sommaire. Grâce à ce rapport, l’industrie éolienne, les décideurs politiques et les autres acteurs concernés disposeront d’une stratégie scientifique et écologique pour favoriser la production d’énergie renouvelable tout en en limitant au maximum les éventuelles répercussions sur les chauves-souris.
- La Bats and Wind Energy Cooperative (BWEC)* a été mise sur pied en 2003 pour améliorer notre compréhension des effets des éoliennes sur les chauves-souris. La BWEC se voue à l’avancement des connaissances et des méthodes de recherche sur la mortalité de l’espèce. Elle cherche activement des moyens d’atténuer les impacts des éoliennes sur les chauves-souris, comme une modification des procédés ou l’utilisation de dispositifs de dissuasion acoustique.
- Pour savoir comment l’industrie éolienne respecte et protège les habitats fauniques et l’environnement dans la sélection des sites de parcs éoliens, notamment en tenant compte de leurs répercussions sur les oiseaux et les chauves-souris, consulter notre page sur le respect de la faune.
* En anglais seulement
L’éolien. Une énergie qui n’a plus de secret. répond aux questions les plus souvent posées sur l’énergie éolienne au moyen de renseignements et de ressources à jour.