L’énergie éolienne est une source d’électricité propre et abordable pour la population canadienne, qui crée par ailleurs des emplois et stimule l’économie locale. Dans la plupart des provinces, les municipalités accueillant des projets éoliens perçoivent des impôts fonciers qui contribuent aux réseaux scolaire, routier et municipal. De plus, les propriétaires fonciers qui ouvrent leurs terres aux éoliennes reçoivent en retour un revenu stable dans le cadre de baux fonciers.
À la soumission des projets éoliens, les résidents demandent parfois si les éoliennes feront baisser la valeur des propriétés. Plusieurs études canadiennes et internationales ont traité de la question.
Qu’en disent les spécialistes?
L’étude la plus complète à ce jour sur la relation entre les parcs éoliens et la valeur foncière a été menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory. Elle s’appuyait sur l’analyse des données de vente sur 10 ans de plus de 50 000 maisons, situées près de 67 parcs éoliens dans 9 États américains. Aucun lien statistique n’a été révélé entre la présence de parcs éoliens en service et une dépréciation mesurable des propriétés.
Le Lawrence Berkeley National Laboratory et a également réalisé une étude semblable avec l’Université du Connecticut. On y examinait la relation entre les éoliennes et la valeur des propriétés au Massachusetts sur la base des données de vente de plus de 122 000 résidences dans l’État entre 1998 et 2012. Là encore, il n’y avait aucune preuve significative sur le plan statistique quant à l’incidence de la proximité d’éoliennes sur la valeur foncière. Ces résultats concordent avec ceux de l’étude concernant l’effet des éoliennes sur la valeur des propriétés dans le Rhode Island, qui laissent aussi croire à l’absence de lien statistique entre une dépréciation des propriétés et la présence d’éoliennes.
Une étude évaluée par les pairs et publiée dans le Canadian Journal of Agricultural Economics s’est intéressée à la variation de la valeur des propriétés dans le canton de Melancthon (dans le sud de l’Ontario) après la construction d’un grand parc éolien. L’analyse de la vente de 5 414 résidences rurales et de 1 590 terres agricoles a révélé que les éoliennes n’avaient pas de conséquences notables sur la valeur des propriétés environnantes.
En Ontario, une étude de la Société d’évaluation foncière des municipalités soumise à une révision rigoureuse par des pairs indépendants a également montré que la proximité d’une éolienne n’avait pas d’effet statistique significatif sur le prix de vente des résidences dans les zones de marché ciblées.
Dans le cadre d’une autre étude ontarienne sur le sujet, la vente de 83 propriétés rurales dans la région de Chatham-Kent a été passée à la loupe. Conclusion : dans la zone d’étude, où les parcs éoliens sont clairement visibles, aucune preuve empirique n’indique que les propriétés ciblées ont été vendues à un prix inférieur à celui des résidences semblables de la même région, là où les éoliennes ne sont pas visibles.
Une autre étude d’importance, cette fois publiée dans le Journal of Real Estate Research, s’est penchée sur la question en appliquant quatre modèles hédoniques et des analyses rigoureuses aux données de vente de 7 500 maisons unifamiliales à proximité de 24 parcs éoliens en service aux États-Unis. Les résultats abondent dans le même sens : ni la vue des éoliennes ni leur proximité avec les résidences n’auraient d’incidence statistique significative sur le prix de vente.
De plus, selon une étude de l’Université du Delaware publiée récemment dans Nature Energy, environ 90 % de la population habitant dans un rayon de 8 km d’une éolienne préfère le projet actuel à une centrale électrique à égale distance. L’étude s’est également penchée sur le lien entre habitudes de vote et préférences énergétiques, établissant que l’appui à l’éolien s’accompagne d’une bipartisanerie.